Grève des stages 2025-2026
Salarisons les stages : on ne quémande plus, on exige !
Ça fait des années qu’on se fait exploiter sous prétexte de « formation ». Assez, c’est assez.
Pendant que les élu·e·s se votent des hausses de salaire, les étudiant·e·s des programmes en soins, en éducation, en travail social et bien d’autres se tuent à la tâche gratuitement. Jusqu’à 40 heures par semaine de travail non rémunéré, qu’on ose encore appeler un « stage ». Appelez ça comme vous voulez, nous, on appelle ça de l’exploitation. Et dans bien des cas, c’est de l’exploitation genrée.
On nous répète qu’on devrait être reconnaissant·e·s de cette soi-disant « opportunité d’apprentissage ». Mais entre les nuits blanches, les stages de nuit non payés, le stress, la fatigue et la précarité, il y a peu de place pour la gratitude. S’instruire n’est pas un luxe. C’est un travail intellectuel, émotionnel et physique, essentiel au fonctionnement de toute la société.
Aujourd’hui, c’est clair : étudier, c’est travailler. Étudier, c’est produire. Étudier, c’est servir. Alors pourquoi est-ce qu’on nous refuse un salaire ? Pourquoi est-ce qu’on invisibilise notre labeur ? Pourquoi est-ce que nos stages, pourtant indispensables au bon fonctionnement des services publics, sont exclus de toute reconnaissance ?
Ce n’est pas un oubli, c’est un choix politique. Et c’est à nous d’y mettre fin.
Le gouvernement préfère jouer la carte du déni, proposer du temps supplémentaire obligatoire pour les infirmier·ère·s ou réduire la durée du bac en enseignement, plutôt que de s’attaquer au problème à la racine : rendre les conditions d’études et de stages humaines, viables et justes.
En 2023, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion pour salarier les stages. Et ensuite ? Silence radio. Rien n’a bougé. Faut croire que les votes symboliques ne paient pas notre loyer.
On ne va pas attendre une autre promesse creuse. Il faut agir. Maintenant.
On réclame, et on n’attendra pas sagement :
- La salarisation de tous les stages, dès le premier, qu’ils soient obligatoires ou non, à un salaire horaire décent et indexé au coût de la vie ;
- Des mesures concrètes de soutien pour les étudiant·e·s les plus marginalisé·e·s ou précarisé·e·s ;
- L’abolition des frais liés aux stages ;
- La reconnaissance officielle de nos administrations que les stages sont du travail, point final.
Assez de belles paroles. Il est temps de faire du bruit.
Mobilisons-nous dans nos assemblées générales. Occupons nos départements. Organisons des journées de grève. Mettons la pression. Faisons entendre notre colère.
Parce que notre travail vaut de l’argent. Parce que notre santé vaut plus qu’un diplôme. Parce que notre dignité n’est pas négociable.
Ce qu’on fait est essentiel. Ce qu’on demande est légitime. Ce qu’on veut, c’est la justice.
Le 10 novembre, c’est la Journée internationale des stagiaires. C’est le moment d’envoyer un message clair et puissant : descendons dans la rue pour réclamer ce qui nous revient de droit, la salarisation des stages.